SAINT PIERRE CHRYSOLOGUE

évêque et docteur de l'Eglise  (406-450)

 

Pierre qui, à cause de l'or de son éloquence, reçut le surnom de Chrysologue, il naquit à Imola d'une honorable famille. Dès son jeune âge, appliquant son esprit aux choses religieuses, il assista Cornélius le Romain, alors évêque de cette même ville, qui, à bon droit, le créa diacre.

Nommé malgré lui évêque de Ravenne, par le pape Sixte III, il est accueilli par les Ravennais avec un très grand respect. En Italie, Ravenne était la résidence des empereurs d'Occident. L'évêque Ursus étant mort, le pape choisit Pierre, alors diacre à Imola, pour lui succéder. On raconte que ce choix lui fut guidé par l'apôtre Saint Pierre lui-même et Saint Apollinaire, premier évêque de Ravenne.

Éminent dans sa charge pastorale et voulant, dans un discours, réprimer les jeux habituels de personnages masqués, Pierre tint ce propos remarquable : « Qui aura voulu s'amuser avec le diable ne pourra se réjouir avec le Christ. ». Il nous reste de lui de nombreux sermons, dont l'une des qualités, et sans doute la meilleure quand ils sont riches de spiritualité, est la brièveté. 

Saint Germain l'auxerrois se rendit à Ravenne en 418 pour plaider devant l'empereur la cause de l'Armorique opprimée par son gouverneur. Il fut reçu par l'impératrice Galla Placidia et par l'évêque Pierre. C'est là qu'il mourut assisté par Pierre durant ses derniers instants.

Quant à Pierre, averti par Dieu de la fin de sa vie, il se retira dans sa patrie, et, étant entré dans l'église de Saint-Cassien, après avoir offert des dons précieux, il pria humblement Dieu et ce même protecteur de recevoir son âme avec bonté. Il quitta cette vie, le trois des Nones de Décembre, la dix-huitième année de son épiscopat.

Son saint corps a été enseveli avec honneur près de celui de Saint Cassien. Quelques unes de ses formules sont demeurées fameuses : « Le Christ est le pain semé dans le sein de la Vierge Marie, levé dans la chair, formé dans sa Passion, cuit dans le four du tombeau, conservé dans les églises et distribué chaque jour aux fidèles comme une nourriture céleste placée sur les autels », disait-il, avec un art consommé de la métaphore. A propos de la puissance d'intercession de Marie, il assure, avec une énergie remarquable, que « cette Vierge unique, ayant logé le Seigneur dans son chaste sein, en exige, pour prix de l'hospitalité qu'elle lui a donnée, la paix du monde, le salut de ceux qui étaient perdus, et la vie de ceux qui étaient morts » (cf : "les Gloires de Marie", selon Saint Bernard). 

Pierre est également l'auteur d'une lettre "ad Eutychen" ("à Eutyché") où il conseille l'obéissance au Pape Léon le Grand. : « Sur toutes choses, nous vous exhortons, honorable frère, de recevoir avec obéissance les choses qui ont été écrites par le bienheureux Pape de la ville de Rome ; car saint Pierre, qui vit et préside toujours sur son propre Siège, y manifeste la vérité de la foi  à tous ceux qui la lui demandent. »

 

 

 

La piété populaire l'invoque contre les fièvres et la rage. Il a été déclaré Docteur de l’Eglise en 1729 par le pape  Benoît XIIII.